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La vigne cultivée pour produire du vin (Vitis vinifera) est très sensible aux variations du climat qui influencent le rendement, la composition des raisins et la qualité des vins qui en sont issus. Depuis plusieurs millénaires les viticulteurs ont pris en compte cet effet climat pour choisir l’emplacement des vignobles, les cépages et les techniques, mais aussi pour différencier la qualité des vins selon des “terroirs” ou “millésimes”. Mais par son ampleur et son accélération, le changement climatique vient bouleverser les pratiques viticoles et la production de vin.

 

Les impacts déjà observés ou simulés du changement climatique sont importants pour la vigne et le vin, mais les viticulteurs disposent de multiples leviers pour y faire face. L’histoire de la vigne et du vin témoigne de leur adaptation permanente aux variations climatiques. Toutefois, avec le changement climatique, l’adaptation doit être maintenant plus rapide, réactive et anticipatrice. Cette urgence, dans un secteur clé pour l’économie et la culture française, justifie un nouvel investissement des chercheurs, notamment à l’INRA, à travers le projet LACCAVE (Long term Adaptation to Climate ChAnge in Viticulture and Enology), pour analyser les différentes options possibles de l’adaptation.

 

Nouveaux cépages, évolution des pratiques et réorganisation du vignoble à l’échelle locale peuvent se combiner pour offrir des solutions. Les interventions œnologiques sont aussi un levier complémentaire pour « corriger » après vendanges des effets trop marqués du changement climatique, par exemple sur l’alcool. Le changement climatique constitue ainsi une « nouvelle frontière » pour l’innovation dans le secteur de la vigne et du vin. Mais le succès de ces innovations va dépendre au moins de deux conditions : i) un changement climatique atténué, limité à 1,5 ou 2°C (objectif de la COP21) qui permettrait de maintenir des marges de manœuvre dans tous les vignobles et d’éviter une instabilité trop forte ; ii) le renforcement des collaborations entre chercheurs, viticulteurs, entreprises, startups… permettant des échanges de connaissances et d’expériences dans le cadre d’une science participative pouvant répondre plus rapidement aux évolutions et incertitudes du changement climatique.

 

Le projet vise à capitaliser, coordonner et mener des recherches dans différentes disciplines : climatologie, écophysiologie, génétique, agronomie, pathologie végétale oenologie, économie, sociologie, géographie, mathématiques. Ces travaux s'inscrivent dans une démarche de prospective à l'horizon 2050. Il fait partie du Métaprogramme ACCAF qui coordonne à l'INRA les projets étudiant l'adaptation de l'agriculture et de la forêt au changement climatique à différentes échelles territoriales.

 


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Contacter la personne référente : Nathalie Ollat